lundi 4 janvier 2010

Aghrem, vieux village d’Azellouaz

Abandonné entre l’ombre et la lumière dorée, on peut imaginer et entendre les piaillements d’enfants, les voix des femmes affairées aux berceuses, chantées à mie voix, les pas feutrés d’un homme sur le sol de roche et de sable, les bruits réguliers des pilons dans le fond des « tendés ». Les mille petits bruits de vie qui devaient flotter autrefois dans les ruelles aujourd’hui désertées au profit du nouveau quartier.
Depuis les années 70, les habitants d’Azellouaz ont quitté peu à peu Aghrem pour s’installer dans les maisons plus récentes construites en pierres assemblées avec du ciment ou en parpaing. Le crépi, la peinture, les pierres apparentes ont remplacé le traditionnel revêtement d’argile qui devait faire des trois villages de Djanet des grappes blanches accrochées au gris sombre de la roche. Les portes de bois ont quasiment disparues au profit de portes en fer décorées de fer forgé. La couverture des maisons est souvent faites désormais de traverses métalliques recouvertes de tôles. Toutes les habitations disposent des commodités, du tout à l’égout, de l’eau courante, de l’électricité. Elles ont conservées la cour intérieure, dont le sol est souvent encore couvert de sable. Le Taoukha, partie couverte de la cour, est toujours le lieu de rencontre où l’on se retrouve la plupart du temps. Quant à l’aménagement intérieur, il varie selon les foyers. Pour la décoration, elle s’inspire des goûts venus du nord du pays.
Aujourd’hui, les maisons, plus confortables, ne sont plus délaissées pendant la saison chaude. Mais on passe toujours une bonne partie des journées d’été dans la fraîcheur relative des jardins.

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