lundi 4 janvier 2010

Djanet Turc

Djanet Turc
Après quelques années de règne, une dizaine d’après Krause, El Hadj Ahmed fut reneversaé par son frère cadet, El Hadj Elamin. Dévoré d’ambition, pétri d’intrigues nous dit DuVeyrier, il travaille en secret pour faire venir le turc Aghat.
Peu de données auparavant.
Deux Anglais, Oudney et Clapperton, séjournèrent dans la ville, Juin et Août 1822. Leur voyage attira l’attention de l’Europe sur Ghat et le monde Touareg. Il fut suivi de ceux de Richardson fin 1845, début 1846.
Barth en 1850
Ismail Bouderba du 1e Août au 1e Décembre 1858
DuVeyrier en 1860
Docteur Gottlieb
Eruin Von Bary en 1876/1877
Flatter en 1880
F Foureau de 1894 à 1897
Mademoiselle Selle Tiné en 1869
Les voyageurs arabes tels que Mohamed Ben Otman El Hachaïchi en 1896
Cheik Mohamed EL Taleb Ben Brahim en 1896

Des Ajjers aux Turcs
Auraghin Pillerent, les caravanes qui apportaient à la garnison de Ghat, sa solde et ses vivres, ainsi que tous les convois qui allaient au Soudan ou en revenaient s’aggravent de jour en jour. Ikhia d’Ouraghen, de retour du Soudan, somma finalement la garnison turque de quitter Ghat. Bloquant la ville, les Ajjer s’emparèrent par surprise le 3 Juillet 1886 du Kaimakam Sâfi à qui ils reprochaient d’avoir demandé du renfort aux Turcs. Ils le mirent à mort. Le capitaine Turc prit alors le titre d’Amghar, quelques mois plus tard.

Djanet aux Turcs
Dans la nuit du 14 au 15 Octobre 1886, les Touaregs auxquels se sont joints une centaine de Ksaurien de Kel Djanet, avec la complicité des Ghatia, fatigué de la tyrannie du capitaine Turc, viennent attaquer la ville. Ils y entrent pratiquant des brèches dans la muraille d’enceinte. Les soldats Turcs s’enferment dans leurs casernes. Le combat dure pendant toute la journée du 15. Dans la nuit du 15 au 16, le Iousbachi se suicide et les Turcs se rendent. Tous les soldats d’origine turque sont massacrés. Ceux originaires du Fezzan et els nègres sont réduits à l’esclavage.

La mort d’Amanokal des Ajjers, Ikhia Ag Sidi Mohamed Intlimaq.
Les vainqueurs ont à déplorer la mort de Ikhia Ag Intlimaq tué d’une balle dans le front. A part celle-là, leurs pertes sont insignifiantes. Ils s’emparent des armes turques, de la poudre enfermée dans la poudrière, qu’ils démolissent.

Joseph Léon Touchard – la présence des Turcs à Djanet
Le 19 Janvier 1905, le Goum du capitaine Touchard et cent méharistes sont entrés à Djanet. C’est la première fois qu’un Européen visite cette Oasis (d’après Gardel). Le capitaine visite l’oasis, laissant son Goum au nord de la palmeraie allant vers le sud. Il passe successivement devant l’agglomération d’Arekhmat construit en plaine sur le bord gauche de l’oued. Elle lui semble reunir quarante feux. A Zellouaz flotte le drapeau rouge à croissant blanc des Turcs. Le capitaine s’informe de la provenance du drapeau Turc. C’est celui que Djanet a reçu au moment de la mission Foureau-Lamy. Kel Djanet le considère comme un emblème religieux, ce qui semble laisser croire que ce sont les Senoussia qui l’ont apporté. D’ailleurs, jamais aucun officier fonctionnaire ou soldat turc n’a pénétré dans l’oasis. Les Ksouriens ou les Kel Djanet n’ont payé le moindre impôt aux Ottomans.= 16 réguliers

Les Turcs en scène 1905.
A cette époque, un fait nouveau se produit. Les Turcs pour la première fois contrent la démonstration faite en Janvier 1905, par le Goum de Touggart. Ils revendiquent la possession de Djanet. Une conversation s’engage entre les deux gouvernements. Il s’en suit dans la presse le fait d’un conlfit franco-turc.
A Djanet, Abdelkader est le nom sous lequel se cache un officier très distingué de l’armée turque Djamy Bey Redjeb Pacha.

Djanet avant JC

Djanet, d’après Gabriel Camps
Ancien directeur du musée national d’ethnographie et de préhistoire du Bardo à Alger
Ancien directeur de l’institut de recherche saharienne
Professeur émérite de l’université de provence

La diversité des propositions sur les origines des Garamantes, le nom même des Garamantes, signifierait les gens des maisons. La racine aghrem, maison, construction est une racine Berbère. Les Garamantes faisaient partie de cet ensemble de population, à peau sombre, qui se distinguent des Soudanais et des blancs méditerranéens. Au cours de l’histoire, ce type de population est devenue cultivateur sédentaire ; le Kel Djanet, Garamante, d’origine.

Djanet d’avant la préhistoire, d’après Henri L’Hote et Théodore Monod
9000 à 8000 avant JC
Djanet est habitée depuis la période humide, par des populations sans art rupestre, sans animaux domestiques mais connaissant la céramique.
C’est ce qu’on appelle la période Bubaline, période des têtes rondes

7000 avant JC
Période aride Miide du Miholocène
C’est la période des bœufs domestiques attestés

6000 à 5000 avant JC
Période humide du Néolithique
C’est la période des têtes rondes, des peintures, des Bovidiens anciens, de l’école Safar

4000 avant JC
Période d’aridité post Néoloithique
Fondation de Cyren en Lybie
Bovidien final, peintures, école Ozane Ehare

3000 avant JC
Période humide post Néolithique
Période Caballin, période du cheval

2000 avant JC
Période aride actuelle
Période des Camelin, période du chameau
C’est la période des Touaregs Garamantes.
Naissance de l’agriculture, des populations sédentaires habitant des maisons rondes.
Le cheval est laissé et remplacé par le chameau.
Activité pastorale de chèvres et de moutons domestiques.

Izel Ouaz, Cirrus dans le coucher du soleil

La palmeraie de Djanet
Kel Djanet et la dénomination aux jardins

Pour nous les Touaregs sédentaires, les cultivateurs, la tribu primitive de Djanet, les champs de blé ou d’orge mûrs fonts une boule dorée sous les coups de vent.
L’amour du terroir et sentiment de sédentaire.

Zellouaz, le vieux jardin avec clôture, 51 à Zellouaz
Les nouveaux jardins créés par l’état algérien lors de la révolution agraire dans les années 1973, 12 personnes en sont bénéficiaires.
Les jardins In Abarbar, agglomération rurale, inaugurée dans les années 1983
Les jardins à Zellouaz sont possédés par des privés.

Lorsque quelqu’un a une terre, il la délimite en faisant une clôture. Les clôtures mitoyennes sont faites ensemble. Le travail est partagé. Ebagui, petit lopin de terre ; affaradj, grands ebagui, collé un affadj et aussi annexe d’un jardin.

Zellouaz d’aujourd’hui


Le Zellouaz d’aujourd’hui a été divisé en deux au début des années 70.
Zellouaz Nord : Tarbouna divisé en plusieurs parties, plusieurs quartiers :
Tin Echali
Inghar
Edabdab
Ekaz Rare
Essaoual
Tachrona
Daoi Tin Beur
Et vers le nord ouest, plus loin, sur la rive gauche de la vallée Edjariou, le quartier In Abarbar a accueilli dans les années 1983 de nombreux habitants, la plupart issus de la tribu Kel Madak.
Les tribus descendant vers le nord :
Kel Tsadjit
Kel Amendar
Kel Tadjart

Zellouaz Sud, Ebanagh, divisé en plusieurs quartiers :
InTarakfen
Imi In Tassaout
Inghar Achoir
Inghar Agoche
Beni Wesken, la plus grande des agglomérations, en raison de l’accroissement naturel de la population, de la sédentarisation de Nomades, et la migration interne et extérieure.
Les tribus descendant vers le Sud :
Kel Adjef
Kel Araban
Kel Essagh

Aghrem, vieux village d’Azellouaz

Abandonné entre l’ombre et la lumière dorée, on peut imaginer et entendre les piaillements d’enfants, les voix des femmes affairées aux berceuses, chantées à mie voix, les pas feutrés d’un homme sur le sol de roche et de sable, les bruits réguliers des pilons dans le fond des « tendés ». Les mille petits bruits de vie qui devaient flotter autrefois dans les ruelles aujourd’hui désertées au profit du nouveau quartier.
Depuis les années 70, les habitants d’Azellouaz ont quitté peu à peu Aghrem pour s’installer dans les maisons plus récentes construites en pierres assemblées avec du ciment ou en parpaing. Le crépi, la peinture, les pierres apparentes ont remplacé le traditionnel revêtement d’argile qui devait faire des trois villages de Djanet des grappes blanches accrochées au gris sombre de la roche. Les portes de bois ont quasiment disparues au profit de portes en fer décorées de fer forgé. La couverture des maisons est souvent faites désormais de traverses métalliques recouvertes de tôles. Toutes les habitations disposent des commodités, du tout à l’égout, de l’eau courante, de l’électricité. Elles ont conservées la cour intérieure, dont le sol est souvent encore couvert de sable. Le Taoukha, partie couverte de la cour, est toujours le lieu de rencontre où l’on se retrouve la plupart du temps. Quant à l’aménagement intérieur, il varie selon les foyers. Pour la décoration, elle s’inspire des goûts venus du nord du pays.
Aujourd’hui, les maisons, plus confortables, ne sont plus délaissées pendant la saison chaude. Mais on passe toujours une bonne partie des journées d’été dans la fraîcheur relative des jardins.

Les Touaregs Garament : Kel Aghrem soit le Kel Djanv actuel

Depuis des temps très anciens, la présence permanente de l’eau a permis la création et l’entretien de jardins et par conséquence l’installation de l’agriculteur sédentaire. On sait que ces tribus se sont d’abord installées dans le lit même de l’oued où l’on a retrouvé les vestiges de constructions de pierres. Mais les villages ainsi édifiés au bord du cours d’eau alors permanent ont été détruits par trois fois. Il est probable que les crues quelques fois très violentes du fleuve les aient dévastés.
Ils ont été, par la suite, reconstruits à l’abri des caprices de l’Edjerou, sur les pentes des reliefs qui encadrent le fleuve. Zellouaz, sur la rive gauche, vers le mont Akes Tedaf, nommé le Kel Zellouaz, regroupe toutes les tribus pour la fondation d’Aghrem. Vers 800 de l’ère chrétienne, la construction des maisons était un travail collectif, les membres de la famille se retrouvant pour mettre la main à la pâte au rythme des chants pour s’encourager.

Les portes d’entrée étaient, autrefois, en bois de cyprès du Tassili. Il ne reste que les ouvertures béantes avec à droite de chacun d’elle un trou dans la mur où se trouvait l’énorme verrou de bois qui fermait la demeure, ce cadenas s’appelle tanast. Il était taillé dans le bois le plus solide, celui de l’acacia. Ces portes s’ouvrent sur une cour intérieure, appelée tassegift, sur laquelle donnaient quelques pièces de taille très modeste. Une niche en demi cercle, « ekhadakh », est souvent creusée dans le mur. On y mettait à l’abri les objets les plus précieux.
Les clés sont un exemplaire du Coran.
La Taterkemt est une branche fichée dans le mur qui permettait d’accrocher sacs et vêtements.

Zellouaz signifie cirrus dans le coucher du soleil, c'est à prononcer Izalouaz.
Zellouaz est un vieux village en ruine, d’Azellouaz Aghrem est composé et formé de plusieurs parties avec des ruelles très étroites. Il est divisé en plusieurs parties : les Kel Tessadjv, Kel Amender, Kel Edjef, Kel Araben.
Les maisons d’Aghrem sont assises sur d’énormes blocs arrondis de granit gris. Elles n’ont pas d’étage et s’appuient les unes aux autres, en formant comme une grappe. Au sommet, domine la mosquée avec son grand minaret et le rocher de Goma du nom du premier Amanokal Dimananes à gouverner Djanet vers 1650, fort contesté par les tribus vassales qui lui reprochaient son impitoyable tyrannie. Il mourut assassiné par Biska, sous les ordres de Koussa, lui aussi sous le commandement de Mohamed Ag Tin Akakbas, et laissant le pouvoir à la tribu d’Ouraghen venus du Niger.